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Les prix selon BioComminges

Les prix selon BioComminges

À partir du 09/08/2013

En octobre 2011, nous publiions le premier hors série Biocomminges Infos hebdo sur les prix. Voici le deuxième exemplaire actualisé avec les chiffres 2012. A diffuser largement.
Comprendre les prix :

En décodant les prix pratiqués dans les magasins, il devient possible de cerner les réalités d’un système, de la production au commerce revendeur. Encore faut-il toute la transparence nécessaire pour que le « décodage » soit possible. C’est ce à quoi Biocomminges s’emploie en éditant ce Biocomminges Infos Hebdo sur les prix. Votre Biocoop va maintenant « se mettre à nu » et décrire ses prix dans ses rayons qui sont en réalité « vos prix dans vos rayons ». Nous n’avons pas honte des tarifs que nous pratiquons, pourquoi ne pas vous les expliquer, pourquoi ne pas faire preuve d’une totale transparence ? Cette volonté (sans doute unique en son genre) a vocation à répondre à toutes ces questions ou interrogations que vous, consom’acteurs avisés respectant les intérêts de votre environnement, vous posez.
     La question du prix s’avère complexe car plusieurs facteurs le composent, parfois inhérents à la gestion commerciale de la structure Biocomminges, parfois totalement indépendants de notre volonté. Voici la plupart d’entre eux :

Bio-Biocoop : prix du panier = prix net
Conventionnel et bio intensif : prix du panier = prix net + externalités financières (impôts, autres) :


      C’est toute la difficulté dans l’appréhension des prix au passage en caisse : sont-ils réalistes ou impliquent-ils finalement des coûts reportés – différés sur d’autres secteurs du budget des ménages (comme par exemple l’impôt ou la santé) ?

     En faisant vos courses à Biocomminges ou sur le stand d’un producteur bio, les frais reconduits sont faibles (bien qu’ils doivent être pris en compte et réduits) : l’acheminement des marchandises implique inévitablement un impact carbone important. Au niveau local, les maraîchers tentent dans la mesure du possible d’organiser les déplacements. Quant à Biocoop, une partie du transport est assurée via le ferroutage, qui reste cependant marginal, et un gros travail d’optimisation des plateformes a été effectué. Une partie des emballages que vous trouvez en magasin restent problématiques bien que certaines entreprises – et Biocoop- travaillent sur des équivalents en polymères végétaux et, qu’évidemment, nous favorisons le vrac (réduction des emballages d’environ 30%) et les poches en papier recyclé. Egalement, en sortie de caisse, nous ne distribuons pas des poches plastiques mais mettons à disposition nos cartons et cagettes.

    Dans un commerce conventionnel, le bilan est tout autre. Quid de la gestion des emballages ? Mais aussi et surtout : le mode de production de l'agriculture conventionnelle et/ou des importations des pays étrangers génèrent des externalités sociales et environnementales au final très coûteuses pour la société (pollution de sols, des eaux et de l'air ; destruction de main d'œuvre et/ou dumping social, destruction de la biodiversité,
remise en cause des cultures vivrières dans le Sud, problèmes de santé etc.…). Le gouvernement est régulièrement amené à "débloquer des aides" pour maintenir les revenus et les cours agricoles sur des fonds publics, c'est-à-dire directement sortis du porte-monnaie des contribuables.
Concernant les éléments qui forment le prix : la distorsion de concurrence est présente à tous les niveaux de la construction du prix. En France, 60 000 exploitations agricoles françaises (soit 20% du total en France) concentrent à elles seules 80% des aides de l’Europe payées par les impôts des citoyens. La répartition de ces aides - décidée par le syndicalisme majoritaire et acceptée par l’Etat - entraîne des différences de subvention à l’hectare pour tous les produits. Le différentiel peut aller jusqu’à 400% entre le maïs irrigué et l’herbe des prairies naturelles. Ce sont ces mêmes exploitations qui utilisent à outrance les intrants pétrochimiques dont on retrouve des résidus dans les sols, l’eau et l’air. Il est donc essentiel, pour rapprocher équitablement les prix des produits bio des prix des produits issus des pratiques intensives et productivistes, de répercuter les coûts techniques et sociaux que génèrent ces derniers : dépollution de l’eau, des sols, et traitement des conséquences d’une alimentation surchargée en pesticides sur la santé (certaines études démontreraient qu’une personne consommant régulièrement des fruits et légumes conventionnels ingurgiterait à l’année environ 1,5 litre de pesticides).

      Cette « vérité des prix » aurait le mérite de présenter à tous les citoyens et aux contribuables la facture réelle pour laquelle l’agriculture biologique n’a pas à rougir. Une récente étude du CGDD (Commissariat général au développement durable) montre ainsi que les coûts de potabilisation de l’eau dus à la conduite en agriculture conventionnelle des parcelles situées sur les aires d’alimentation des captages en eau potable se traduisent par des dépenses additionnelles pour les ménages d’environ 500 € / an. Une partie (7 à 12% en moyenne nationale) est répercutée sur la facture d’eau et le reste de ces coûts induits (achat d’eau en bouteille, filtrage domestique, collecte et traitement des emballages…) étant également mais indirectement à la charge des ménages (montants hors dépenses de santé éventuelles). A ce sujet, aucune enquête sur les prix des produits non bio n’existe pour expliquer le report des coûts réels considérables sur la collectivité au profit des multinationales de l’agroalimentaire de l’agrochimie et de la grande distribution. A quand une véritable transparence de la filière tenant compte des marges des distributeurs et des conditions économiques et sociales de production ? En réalité l’agriculture conventionnelle industrialisée est très chère pour les citoyens, et au final, la bio est nettement moins onéreuse qu’il ne semble.

      Sur l’équivalence des produits, la démonstration n’est plus à faire : les produits de l’agriculture biologique sont exempts de produits chimiques de synthèse et sont cultivés dans le respect du vivant, conformément aux cahiers des charges  bio (AB européen, Nature et progrès, Bio cohérence et Demeter) que respecte le producteur bio.

Le bon bio, le moins bon bio : des écarts de prix inévitables :

Ça ressemble à un mauvais titre des Inconnus « Le bon chasseur et le mauvais chasseur » ! Et pourtant….La bio à deux vitesses sonne bien comme une réalité, notamment depuis la refonte du Cahier des Charges AB en AB européen, en 2009. Cette réécriture partielle, provoquée en partie par l’entremise du lobby de l’agroalimentaire et des GMS (Grandes et Moyennes Surface), qui désiraient profiter de la niche du bio à moindres frais, a malheureusement occasionnée des dérives qualitatives (et donc des baisses de prix !). C’est notamment vrai pour l’élevage en général, le maraîchage, l’apiculture…
     Prenons l’exemple du poulet de chair : Les productions biologiques sont définies par le règlement européen no 834/2007 et son règlement d’application no 889/2008 en vigueur depuis le 1er janvier 2009. L’article 12 donne deux possibilités aux aviculteurs : soit utiliser des souches standard avec un abattage à 81 jours minimum, soit utiliser des souches dites « à croissance lente » c’est-à-dire avec un gain moyen quotidien (GMQ) inférieur à 35 grammes, et dans ce cas, aucune durée minimum d’élevage n’est imposée, seul le poids du poulet étant déterminant (ex : 2 kg à 60 jours). Un second critère entre alors en ligne de compte pour déterminer la date d’abattage, car il n’existe pas en France de poussin certifié bio. Dans ce cas, la réglementation européenne impose une période de conversion de 10 semaines minimum (70 jours) pour les poulets dans une exploitation certifiée bio. C’est de cette faille – où plutôt de cette ouverture!- dont a profité le groupe agroalimentaire DUC pour rabaisser la période d’abattage de ses poulets à 71 jours et les proposer à moindre prix. Sachez que les poulets que vous vous procurez à Biocomminges sont élevés dans le Gers selon les exigences élevées du Cahier des Charges du label Bio Cohérence et abattus à 81 jours minimum.
      Autre exemple : la dérive (toujours depuis 2009 et l’arrivée en force des GMS dans le monde de la bio) des légumes ratatouilles (hors courgette) espagnols et italiens. La demande plus forte pour des légumes bio à petits prix a provoqué l’émergence ou l’extension à outrance de nombreuses exploitations qui ne s’embarrassent pas de critères qualitatifs. En conséquence, nous avons décidé à l’unanimité des sociétaires de la SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) de ne pas commercialiser les légumes ratatouilles d’importation. A la lecture des visites des salariés Biocoop sur place (administrateurs, responsable F&L plateforme sud ouest, commission F&L), nous estimons insatisfaisantes la qualité agrobiologique des exploitations italiennes et espagnoles ainsi que le niveau social de la main d’œuvre de ces grandes fermes. En conséquence, chers consom’acteurs, il faudra attendre le début de la saison française pour trouver ces produits dans nos rayons, qui seront de qualité…et plus chers (pour plus d’infos, lire aussi le Biocomminges Infos Hebdo n°58).
      Il est certain que pour nombre de commerces, le seul logo « AB » suffise à justifier la vente du produit, peu importe les dérives ou les non sens. Ainsi, il n’est pas rare de trouver en rayon des pommes de terre égyptiennes, des pommes argentines bio….
     
Equité et politique de filières:  
     
    Le commerce biologique ne se limite pas à une estampille vide de sens ou presque. C’est la valorisation de pratiques agricoles ou/et de transformation, de fabrication qui ont vocation à préserver/respecter le bien être animal, végétal et humain. Remplir ces conditions, c’est adhérer, mettre en place et concrétiser des idées, des cahiers des charges. Une bonne pratique de la bio passe par une juste rémunération des acteurs qui la composent. Valoriser l’humain et le travail effectué, c’est poser des bases saines au bon accomplissement de critères fondamentaux dont le bien être animal, la qualité agrobiologique des exploitations, le maintient de la Biodiversité…
Conscient de ces enjeux, Biocomminges favorise évidemment le commerce équitable, au nord comme au sud, ce choix ayant logiquement des répercussions sur nos prix. Ainsi, Biocomminges n’est pas toujours l’offre la moins chère. Ce constat est à ramener dans le contexte de différenciation de Biocoop : le positionnement tarifaire des achats est en lien avec le prix de revient, sachant que la dimension équitable nord/sud, mais aussi nord/nord, est une des valeurs premières de l’entreprise. L’équité a effectivement un coût qui se répercute de la production, à la distribution et enfin au consom’acteur.

Les productions exotiques :

Liste des cahiers des charges du commerce équitable reconnus par BIOCOOP:

•     FLO (Max Havelaar) : marques variées
•     Bio Equitable : marques Arcadie, Argandia, Kaoka, etc...
•     ESR (Ecocert) : marques variées
•     Main dans la Main : marque Rapunzel
•  Artisans du monde (marque Solidar’Monde, Artisans du Monde)
•     Good Food : marque Vijaya
•     Oxfam : marque Oxfam
•     Minga : marque Andines
•     Pueblos nativos : marque Pueblos nativos
•     CONGES : marques Autour du Riz et Sunclad
•     GOTS (pour textiles)
•     IBD Ecosocial 
•     Operaequa

Produits devant être exclusivement certifiés bio et équitables:

.   Banane en provenance de la zone équatoriale Commission Biocoop du 14/12/2010, confirmé le 12/04/2011
NB : les bananes en provenance des Canaries ne peuvent être certifiées équitables car elles sont cultivées en dehors de la zone certifiable.
.   Café
.   Sucre

Le gingembre, les ananas et les mangues ne sont pas inscrits dans le cahier des charges Biocoop comme produits devant être exclusivement certifiés bio et équitables, comme le sont les bananes en provenance de la zone équatoriale, le sucre et le café. Cela dit, selon leur provenance, gingembre, ananas et mangues arrivent chez nous certifiés équitables ou non. Depuis mai 2012, les responsables du rayon Fruits & Légumes veillent à ce qu’ils soient commandés uniquement en fonction de leur caractère équitable.
     Il faut aussi savoir que les critères équitables Biocoop sont parfois plus relevés que la norme. Ainsi, les bananes que vous achetez issues de République Dominicaine ou du Pérou, sont payées aux groupements de producteurs locaux entre 1 et 2 dollars plus cher (le carton de 18kg) que ce qui se pratique habituellement. Ceci s’explique notamment par la volonté de pérenniser des groupements de petits producteurs indépendants plutôt que de fonctionner avec des plantations appartenant à un seul propriétaire où, même en commerce équitable, les dérives sociales et foncières peuvent survenir.
Ce qui nous amène à un autre facteur d’incidence sur les prix : la politique de filière. Ce qu'il faut considérer c'est que la qualité de l'offre Biocoop ne réside pas uniquement dans sa capacité à proposer des bas prix et une certification, mais aussi à proposer, transparence, équité, recherche et connaissance des filières. Le cas des bananes ci-dessus est révélateur : le choix a été fait de travailler main dans la main avec un groupement de petits producteurs, ce qui correspond plus aux choix sociétaux et agricoles de Biocoop. Mais ceci a un coût.
Un autre exemple : sur 25 orangeraies visitées en Espagne en 2011 par des salariés de biocoop, seules 6 ont été retenues car elles correspondent aux critères de Biocoop : soit plus de 75 % des exploitations qui ont été écartées. Les produits de ces exploitations qui ne correspondaient pas aux critères de Biocoop sont obligatoirement présents chez les offres concurrentes, à moindre prix.
      En toute logique, Biocoop ne pratique pas les techniques commerciales dites du One Shot (« un coup ») qui consiste à répondre au pied levé à une offre commerciale pour un produit (par exemple l’orange) proposé à tel prix avec certification, mais dont on ne sait pas d’où il vient, ni comment est gérée l’exploitation…. Le prix défit toute concurrence mais quand à savoir les origines, les bases sociales, les pratiques agricoles en deçà de la certification, c’est une autre histoire. De plus, il n’existe aucun lien réel entre le distributeur et la production, ce qui s’avère toujours dommageable.

Filières locales et politique de filières Biocoop : la qualité bio a un prix

Depuis sa création Biocoop tisse des liens étroits avec la production agricole qui s’illustrent au travers de :
- La charte
- La structure même de la coopérative : la gouvernance de Biocoop comprend des représentants de magasins et des représentants de groupements de producteurs (ainsi qu’un représentant de consommateurs !)
- L’activité de la coopérative : les magasins Biocoop ont pour objectif affiché de développer l’agriculture biologique locale en privilégiant le travail direct avec des producteurs régionaux.
- Les engagements de Biocoop : le réseau s’implique aux côtés de différentes instances professionnelles.
Ces liens, à tous les échelons, permettent à Biocoop de s’engager de manière pertinente et constructive dans le maintien et le développement des filières agricoles biologiques en France.
        Le marché des produits agricoles biologiques est en pleine croissance. Pour le pourvoir de manière durable, il est donc nécessaire de développer l’existant mais également de faire émerger de nouvelles possibilités. Pour Biocoop, s’engager dans un travail de structuration et de construction de filières agricoles biologiques, c’est avant tout préparer l’avenir.
      Au travers d’un projet de capital développement intitulé DEFI bio, Biocoop (en sa qualité de partenaire financier) cofinance des projets concrets qui ont tous pour objectif de contribuer à la structuration de filières (achat de matériel, soutien institutionnel, garantie financière).
     En ne choisissant de collaborer qu’avec des groupements de producteurs, Biocoop assume sa volonté première de construire plutôt que d’intégrer la production, incitant les producteurs à se structurer entre eux et à organiser eux-mêmes la diversification de leur production.
     « Ensemble pour plus de sens » ou « Solidaires avec les producteurs »  est l’illustration concrète de l’engagement, des choix et des actions de Biocoop pour construire des relations transparentes, solidaires et de qualité avec la production agricole française. Ainsi, en contractualisant avec des groupements de producteurs et des transformateurs, Biocoop contribue à la création de filières équitables et durables au travers d’un cahier des charges qui lie l’ensemble des acteurs.
C’est au travers de ses engagements avec la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique) que Biocoop illustre son implication dans l’agriculture biologique française.
     Depuis 2000, une convention lie le réseau à la FNAB. Cette convention a pour objectif de :
- Renforcer les collaborations entre production et distribution 
- Favoriser le développement local
- Entreprendre et mener des pistes de réflexions communes autour de la construction de filières, mettre en œuvre des partenariats commerciaux privilégiés entre les groupements de producteurs 100% bio et Biocoop.
     Cette convention de partenariat permet de :
- Contribuer au développement de l’agriculture biologique
- Maintenir une production biologique paysanne, régionale et locale
- Maintenir une pérennité d’exploitations à taille humaine
- Garantir un lien concret entre producteurs et consommateurs
Dans le cadre de cette convention, la FNAB s’associe à Biocoop dans la démarche « Ensemble pour plus de sens » ; une démarche que Biocoop souhaiterait exemplaire.
    Ainsi, des négociations tripartites ont lieu entre les groupements de producteurs, les transformateurs et le distributeur pour le bénéfice de chacun. En résulte :
- Pour les transformateurs : une garantie sur les volumes
- Pour Biocoop : des approvisionnements sécurisés
- Pour les agriculteurs : une planification des cultures ou de l’élevage, une garantie à trois ans sur l’achat des matières premières.
- Pour les consommateurs : des produits de qualité.

     « Ensemble pour plus de sens » est une manière de préparer l’avenir avec les agriculteurs en les accompagnant. Pour ce faire, Biocoop contractualise et planifie la production avec les groupements de producteurs au regard d’un cahier des charges spécifique. C’est une démarche cohérente, de l’amont à l’aval depuis le producteur jusqu’au consommateur. Au regard du cahier des charges, « Ensemble pour plus de sens » garantit une véritable cohérence pour tous les acteurs de la filière : producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs.
Grâce au travail et aux actions menés au travers de cette démarche, la production agricole biologique est planifiée, les prix sont lissés, la qualité des produits est garantie et les producteurs vivent correctement.

   Fruits & Légumes : la saisonnalité influe sur le prix :

     En préambule, sachez qu’il y a à peine dix ans Biocoop commercialisait les fruits et légumes de toutes saisons toute l’année. Un calendrier de saisonnalité fut mis en place aux alentours de 2003 (lire par ailleurs leBiocomminges hors série « Biocoop - Biocomminges: une longue histoire commune, partie 2 »).
     Néanmoins, cette nouvelle saisonnalité n’en était pas vraiment une « à la française » et incluait des légumes qui ne pouvaient être produits en France en début de saison : d’où le choix de continuer de travailler avec les gros bassins italiens et espagnols. Le choix de Biocoop pouvait se résumer à ceci : ne pas commercialiser à tout va et trop en décalage de la réalité française (tout en sachant que le décalage de précocité maraîchère oscille entre deux et trois semaines entre le Nord et le Sud de l’hexagone) mais, en début de printemps, agrémenter les rayons des magasins avec des produits qui marquent la fin de l’hiver, complètent des rayons pauvres en variétés tout en valorisant une bio extra hexagonale mais frontalière.
     La saisonnalité espagnole et italienne ne correspond pas à la nôtre, climat oblige. Les légumes ratatouilles (qui viennent de surcroît du sud de l’Espagne) sont plantés en novembre - décembre et atteignent leur pic de production dès février – mars. Ainsi, quand débute la saisonnalité selon Biocoop avec l’introduction de ces légumes en Avril, les prix d’achat sont faibles. Et quand les productions françaises, en lancement avec des rendements moindres, et latines « se croisent » quelques mois plus tard, la disparité tarifaire est forte (de 1€30 à 1€50 du kilo au prix d’achat sur la tomate, par exemple).
      Les écarts de prix peuvent donc aussi s’expliquer en fonction de la saisonnalité et donc de la provenance.
Biocomminges, en prenant la décision récemment de ne plus commercialiser de légumes ratatouilles (hors courgette, voir page 3) issus des bassins espagnols et italiens, s’inscrit dans une logique purement éthique et non commerciale car la conséquence est que nous vendons ces légumes plus chers du fait de leur origine française et de leur caractère primeur (entendez « production primeur »).
     Ces choix des provenances, nous ne sommes pas les seuls à les faire : la marque « La réserve de Champlat », spécialisée en préparations de légumes conditionnés, ne transforme que des productions françaises. Cela influence leurs prix sans compter le caractère familial et artisanal de l’entreprise. La marque Maingourd, en accord avec Biocoop, ne commercialise que des conserves de petits pois et haricots verts français. Soy ne transforme que du soja hexagonal…

Taille des exploitations, taux de diversité culturale : incidences sur le coût de production :

L’agriculture française emploie 707900 actifs équivalents temps plein (chiffre 2008), familiaux ou salariés (en Unité de Travail Annuel) dans les exploitations professionnelles. Moins nombreuses, mais plus grandes, les exploitations disposent, en moyenne, de 78 hectares de superficie agricole.
La tendance générale, depuis de nombreuses années, est à la diminution des actifs agricoles. En deux ans, leur nombre à diminué de 6 %. On compte en moyenne 2,2 actifs par exploitation.

Quelle bio voulons-nous ? Ou plutôt vers quelle société voulons nous tendre ? Alors que le nombre d’agriculteurs en France ne cesse de décroître et que la surface moyenne des
exploitations restantes progresse tant et plus (cette tendance impliquant un taux de mécanisation plus élevé, plus de chômage et des pratiques agricoles monoculturales en hausse), le modèle sociétal agrobiologique offre une tout autre projection. Les avis sur la question divergent selon les sources, non pas sur la réussite future, mais plutôt sur le nombre d’emplois exact qu’une transformation écologique de l’agriculture (100% bio) pourrait apporter : entre 700 000 et 2 millions !
Evidemment, cela ne serait possible et souhaitable que dans le cadre d’une bio qualitative – biopaysanne- non industrialisée et composée de petites et moyennes exploitations ne pratiquant pas la monuculture (la diversité culturale est une composante essentielle de l’agrobiologie). Dans ce système, qui induirait une transformation positive de nos campagnes et une baisse du chômage conséquente, les prix alimentaires connaîtraient une forte hausse certes…mais une baisse drastique de toutes les externalités financières évoquées pages 1 et 2.
La bio ce n’est pas simplement un cahier des charges technique qui définit et oriente des modes de production et de transformation, mais un ensemble d’individualités - regroupant consom’acteurs, producteurs, transformateurs, distributeurs - qui œuvre dans le sens d’une utopie écologique (l’utopie selon nous est un idéal réalisable) en mettant en place des moyens, des idées, une Charte, des structures pour qu’elle se concrétise et qu’elle bénéficie à toutes et à tous. La préservation des petites fermes, le juste paiement des hommes et des femmes qui travaillent pour que nous mangions sainement, ne peuvent être dissociés du mouvement de l’agrobiologie. Ces critères essentiels exclus et nous nous retrouvons face à une bio industrielle qui met en péril l’ensemble du mouvement biologique. En payant moins pour tirer les prix de vente, on ouvre la porte aux économies d’échelle si néfastes à l’agriculture : monoculture, ultra mécanisation, fermes démesurées, moindres confinements et sorties en plein air écourtées pour les bêtes d’élevage...et l’on condamne les petites structures paysannes ou artisanales.
   Notre pouvoir d’achat devrait être ce qu’il signifie vraiment : un Pouvoir et non un acte consumériste. Par notre Pouvoir d’achat, ou Pouvoir de non achat, nous pouvons décider collectivement des orientations politiques, agricoles, industrielles, sociétales de notre pays. Car la paix et le bon sens commencent dans nos assiettes …   

Les différences de prix de biocoop à biocoop :

Le cas des fruits & légumes :

     Ceux et celles qui se rendent parfois dans d’autres biocoops l’ont peut-être remarqué : les prix évoluent selon les magasins. Certaines différences tarifaires du rayon fruits & Légumes peuvent s’expliquer, outre les fluctuations quasi journalières dans ce secteur, par la taille du magasin et les volumes commandés qui occasionnent des remises quantitatives à l’achat. Le taux de marge appliqué au rayon induit également une variable prix, sachant que chaque magasin, indépendant, est maître de ses marges.
Une autre composante rentre en jeu : les plateformes d’approvisionnement en Fruits & Légumes. Il est inscrit dans le Cahier des Charges Biocoop, en valeur fondamentale, que « chaque sociétaire donne la priorité à l’approvisionnement en produits locaux certifiés biologiques ». C’est effectivement le cas à Biocomminges. Mais, parce que les productions locales ne répondent pas suffisamment à la demande et que beaucoup de produits, notamment les fruits, ne poussent pas, ou peu, dans nos contrées, nous avons recours à des plateformes d’approvisionnement. De nombreux fruits & légumes que vous achetez dans notre magasin transitent par la Plate Forme Sud Ouest Biocoop, qui commercialise des productions répondant à la politique de filière vue pages 3-4-5-6.  C’est bien pour cela que Biocomminges, quand les productions locales ne sont pas suffisantes ou absentes, passe exclusivement par la centrale d’achat Biocoop car elle est pour nous un gage de qualité.
Malheureusement, certaines enseignes Biocoop ne répondent pas à cette logique et exigence et font appel à des grossistes classiques qui ne mettent en place ni une politique ni un travail de filière. Et du coup, ces commerces peuvent afficher des tarifs moins élevés.
Il faut savoir que la situation ci-dessus évoquée est le fruit d’une des qualités majeures du réseau Biocoop : l’indépendance des 325 magasins qui y sont affiliés. En d’autres termes, Biocoop n’est pas une franchise et les différentes enseignes qui la représentent, bien que liées à un Cahier des Charges exigeant, ne sont pas tenues de s’approvisionner exclusivement chez Biocoop. Dans certains cas cela ne pose aucun problème, dans d’autres, comme pour les Fruits et Légumes, nous pouvons y voir une contradiction éthique.
     Les différences et les critères d’approvisionnement, les taux de marge propres à chaque magasin, peuvent expliquer des différences de prix y compris dans les autres secteurs que celui des F & L.

Biocomminges : un magasin et c’est tout ? (ou quand une cohérence écologique d’un magasin induit un impact sur les prix) :

     Biocomminges ne fait pas du commerce pour du commerce. Nous vendons les produits que nous estimons être en cohérence avec notre idéal écologique commun.
A l’achat, nous exerçons donc une politique qualitative c'est-à-dire que nous ne sommes pas preneur de n’importe quel produit, quand bien même il serait peu cher. Nous avons des exigences conformes au Cahier des Charges Biocoop qui impose des levures de souche non OGM, de la gélatine et des arômes bios, de la lécithine de soja bio non OGM (…) mais nous allons parfois plus loin : nous goûtons souvent les produits et refusons ceux dont nous estimons que la qualité gustative n’est pas à la hauteur, ne référençons pas ceux dont l’étiquetage manque de transparence (c’est la raison pour laquelle nous ne travaillons pas avec l’emballeur Bonneterre ou que nous déréférençons certains articles comme, en 2011, les myrtilles surgelées dont la provenance n’était pas stipulée sur l’emballage). Nous essayons également de ne pas travailler avec de trop grosses marques présentes en grandes surfaces comme Ecover, fournisseur de produits d’entretien et lessiviels.
La décision de ne plus importer de légumes ratatouilles (hors courgette) espagnols et italiens (lire page 3) s’inscrit dans cette démarche et va à l’encontre de toutes les règles du commerce : le manque à gagner est certain car nous passons à côté de gros volumes de vente sur des produits à forte valeur ajoutée.
     D’une manière générale, nous ne commercialisons pas des produits sur lesquels nous nourrissons des doutes (éthiques, qualitatifs…) : fruits frais exotiques non équitables, viande hachée surgelée (lire Biocomminges Infos Hebdo n°58), pâtés végétaux de la marque Pural, baies de Goji (pas de politique de filière, produit à la mode avec risque de déstabilisation du marché local, quinoa bolivienne (pour les mêmes raisons), yaourts aux fruits Andescher (lire Biocomminges Infos Hebdo n°51), framboises surgelés, un grand nombre de références en cosmétique et compléments alimentaires…  (sans compter tout le travail d’écrémage que pratiquent en amont les services Biocoop). Or, pour beaucoup, ces marchandises représentent une valeur ajoutée élevée, c’est à dire qu’elles sont fortement margées et permettent ce faisant de fixer des marges faibles dans d’autres secteurs (lire aussi les paragraphes à suivre sur la construction du prix et les marges pratiquées à Biocomminges). Pour beaucoup de commerces, notamment ceux qui vendent du bio et du non bio, c’est une technique couramment utilisée pour abaisser notablement le prix de vente consommateur des produits bio.
     Biocomminges condamne la politique française du tout nucléaire et, en conséquence, va au bout de sa démarche écologique en consommant de l'électricité issue des énergies renouvelables via la Société Coopérative d'intérêt Collectif ENERCOOP. Biocomminges en est également sociétaire. Notre facture annuelle d’électricité « se gonfle », en conséquence d’un tiers.
Nous ne vendons plus l'eau en bouteille plastique dont le coût écologique s'avérait exorbitant (mais qui nous procurait de la marge).

Biocoop vs commerces conventionnels : comment l’un valorise les fournisseurs, comment les autres les dupent et les arnaquent :

Le référencement chez Biocoop et Biocomminges :

     Pour être présents sur les 4 plateformes d’approvisionnement Biocoop, les fournisseurs doivent justifier d’une labellisation biologique, de critères qualitatifs correspondant aux exigences Biocoop et parfois allant plus loin que celles du cahier des charges, et des volumes suffisants pour alimenter l’ensemble des magasins de l’enseigne. A BioComminges, les conditions sont les mêmes sauf pour les volumes qui n’entrent pas dans les négociations.

Le référencement pratiqué par la grande distribution :

     Chaque réseau centralise les achats de l’ensemble des supermarchés et hypermarchés qui commercent sous son enseigne. Un industriel fournisseur n’a donc face à lui qu’un seul interlocuteur pour un même réseau. Mais, si la centrale d’achat achète en gros, l’industriel livre en détail (il peut être tenu de livrer chaque magasin). De plus, le référencement a un prix : prenons l’exemple d’un fournisseur qui serait sur le point de signer un contrat avec un grand distributeur, regroupant 500 supermarchés et 20 hypermarchés. Il dispose d’une gamme de 10 produits différents (pâtes aux œufs, au beurre…). Pour être référencé, il faudrait qu’il paye X euros par produit par supermarché (donc multiplié par 500) et XX euros par produit par hypermarché. Le montant global se chiffre alors en millions…
Le référencement n’est jamais tout à fait acquis. Un produit référencé peut ne plus être commandé (chez Biocoop également mais seulement pour des raisons concernant la qualité du produit ou la non vente de celui-ci). Une technique consiste à exiger des compensations pour le non-déréférencement d’un article ou d’une gamme d’articles, en réclamant au fournisseur une indemnité financière versée à la centrale d’achats.

Les commandes chez Biocoop et Biocomminges :

     Elles sont proportionnelles aux volumes vendus en magasins et aux prix fixés au départ entre les deux parties.

Les commandes en grande distribution :

     Dans de nombreux cas, la première commande sera effectuée gratuitement ou, à défaut, avec des remises substantielles de l’ordre de 50%.  Il n’est pas rare de constater qu’un nouveau rabais, allant de 25 à 30%, soit demandé sur les livraisons suivantes. Une excellente opération pour la centrale d’achats. Elle bénéficiait déjà de marges bénéficiaires considérables constituées de la différence normale entre le prix d’achat extrêmement tendu et le confortable prix de vente facturé au consommateur. S’ajoute à cela le superbénéfice résultant de l’abaissement du prix de cession sur les premières livraisons.

Les emplacements des produits :

     Le réseau biocoop ne fait payer aucun emplacement à ces fournisseurs.
     En conventionnel, une tête de gondole et les bandeaux jaunes fluorescents qui indiquent les prix (les volumes de vente varient du simple au double selon que les produits en sont pourvus ou non) se payent cher, très cher, selon le même mode de calcul : X euros pour une tête de gondole par produit, multiplié par le nombre de supermarchés et d’hypermarchés. Idem pour les bandeaux colorés. Le tout pour une période de 10 jours, pas plus, évidemment renouvelable.

Publicité :

    Très peu de publicité chez Biocoop (sachant que la seule campagne d’envergure « Ma bio n’a rien à cacher » a fait polémique dans le réseau et qu’il a été voté au congrès 2012 une motion contre la publicité de masse) mais, quand c’est le cas, elle est à la charge des magasins ou/et de Biocoop SA.
    Dans la grande distribution, les publicités (annonces, catalogues…) sont pris en charge intégralement par les fournisseurs. Ce sont les distributeurs qui décident et les industriels qui payent.

Les invendus :

     Biocoop SA et chaque magasin assument les invendus.
     En grande distribution, les produits invendus sont retournés à leur fabricant, à ses frais. Vu leur conditionnement aux normes de l’enseigne, ils sont considérés comme invendables dans un autre réseau.

La garantie de fin de rupture :

    Inexistante chez Biocoop.
    En grande distribution, c’est une garantie, moyennant une ristourne supplémentaire évidemment, qui assure au fournisseur que le distributeur n’oubliera pas de ranger ses produits dans les rayons de ses supermarchés.

Les livraisons :

     Dans la grande distribution, quelques retards de livraison, même indépendamment de la volonté du fournisseur, et ce sont des rabais exceptionnels pouvant aller jusqu’à 50% voire la gratuité, qui seront réclamés et accordés puisqu’il n’y pas matière à discussion. Un camion qui n’est pas déchargé par son chauffeur pourra être retourné à son point de départ. A l’inverse, le fournisseur ne sera pas dédommagé si son transporteur est bloqué plusieurs heures à quai, en attendant de décharger. Une livraison qui serait incomplète ou non - conforme à la commande pourra être retournée dans son intégralité même si l’anomalie ne touche que quelques références, mais pas systématiquement : dans bien des cas, la marchandise sera commercialisée ; seul le paiement de la facture en sera définitivement compromis.
     Chez Biocoop, ces pratiques ne font pas légion. Des marchandises sont parfois refusées mais pour des problèmes de qualité, de défaut d’emballage ou, plus fréquemment en fruits et légumes, d’agréage.

Le crédit fournisseur :

A l’origine, le principe est simple et équitable : le fournisseur dispose de marchandises à écouler mais le client  n’a pas toujours l’argent disponible pour payer immédiatement les marchandises qu’il ne vendra que beaucoup plus tard. Les deux passent donc un accord profitable. La durée normale d’écoulement des marchandises est prédéfinie : 30, 60 ou 90 jours.
    Biocomminges et Biocoop utilisent eux aussi ce paiement différé : Biocoop de 30 à 60 jours, Biocomminges de 21 jours (pour les fournisseurs locaux) à 30 jours.
    En grande distribution, les fournisseurs sont payés à 60 ou 90 jours. La différence c’est que les stocks tournent beaucoup plus vite. Les marchandises sont vendues, réapprovisionnées puis vendues à nouveau de nombreuses fois avant que la première livraison ne soit payée. Cela permet aux distributeurs de faire des profits sur les sommes placées sur le marché financier. Elles servent à accorder des crédits à la consommation, moyennant intérêts évidemment. Rien n’est rétrocédé au fournisseur en amont, c’est pourtant son argent qui permet de réaliser ces fructueuses opérations.

Prise en charge des travaux d’un magasin et des dates anniversaires :

     Biocoop et Biocomminges assument totalement ces frais.
     Les investissements des supermarchés et hypermarchés, ce sont encore les fournisseurs qui vont les prendre à leur charge, pour une large part. Le budget total de l’investissement est divisé par le nombre de fournisseurs au prorata de leur volume d’affaires. Quant aux dates anniversaires, les distributeurs déterminent eux-mêmes le montant, la fréquence et la nature des cadeaux qu’ils exigent de recevoir. Il pourra s’agir de chèques et de participations financières ou participations à des actions publicitaires. Les facturations de marchandises devront tenir compte de l’événement.
     Ces petites subtilités, qui permettent à une centrale d’achats d’obtenir des avantages supplémentaires, sont illimitées, comme le génie inventif de ceux qui les exigent. Un groupe de travail qui, à l’Assemblée Nationale, avait étudié en 2000 « la concurrence libre et loyale », révélait qu’il existe près de 500 motifs utilisés par la grande distribution pour justifier un avantage financier accordé par le fournisseur à son client.

Les stocks et l’acheminement des marchandises :

     Dans le monde de la grande distribution, les stocks sont pour une partie chez le fournisseur, à charge pour lui d’être réactif et de livrer dans des délais de plus en plus courts. Ils sont pour l’essentiel sur la route, quelque part entre les entrepôts du fournisseur et la surface de vente. La livraison  et son organisation sont l’affaire du fournisseur, qui se doit de livrer au moment où le distributeur le lui demande.
Arrivés sur le lieu de livraison, les camions ne sont pas forcément immédiatement déchargés, faute de personnel. Ce manque d’effectif est pensé, voulu, planifié, stratégique. Il est fréquent que les magasins exigent des chauffeurs qu’ils déchargent eux-mêmes leurs camions. Il n’y a pas de petits profits dans la grande distribution.
    Le réseau Biocoop quant à lui dispose de 4 plateformes de stockage et approvisionne les magasins via sa société de transport STB, en étroite collaboration au niveau social avec Biocoop.

Pour plus d’infos sur les pratiques du conventionnel, lire « les coulisses de la grande distribution » de Christian Jacquiau.

La construction des prix à Biocomminges :

Notre politique d’achat :

    
BioComminges ne pratique pas, pour ainsi dire, de politique d’achat basée sur les prix. En règle générale, nous faisons confiance à nos fournisseurs et acceptons les conditions proposées. Evidemment, nous discutons « finances » mais plutôt dans le cadre d’un échange que dans l’optique systématique de profiter des plus basses conditions tarifaires. D’un côté nous  sommes désireux de pérenniser des exploitations ou des entreprises bio, de l’autre, nos  fournisseurs comprennent que si leurs marges sont trop hautes, ils vendront peu.
     A l’achat, deux grands axes d’achat se dessinent : ceux à la Plate-Forme Sud Ouest Biocoop ou à des grossistes dont les prix nous sont annoncés soit sur mercuriale soit sur catalogue, et ceux en direct où les fournisseurs nous proposent des prix qui peuvent être fermes ou soumis à discussion. Par « discussion », nous entendons un travail sur les prix qui tendent à être justes (fournisseur correctement rémunéré, produit margé équitablement).
    Concernant les Fruits et Légumes locaux, les responsables du secteur Fruits et Légumes avaient tendance à fixer les prix des légumes locaux en prenant compte de ceux de la mercuriale Fruits et Légumes Biocoop qu’ils minoraient de -20 à -30% (considérant qu’en local un intermédiaire disparaissait et que donc les prix devaient être plus faibles). Désormais, nous ne fonctionnons plus comme cela, les réalités locales étant spécifiques  à chaque exploitation : si le producteur nous demande de fixer un prix, nous lui donnons la référence prix Mercuriale Biocoop, ou la référence prix locale si nous la possédons, et il fixe lui-même ses conditions.
     Les produits en provenance de la plateforme Biocoop sud ouest, ont été travaillés en amont par Biocoop auprès des fournisseurs, des producteurs ou des groupements de producteurs (type « ensemble pour plus de sens, solidaires avec les producteurs »).

Application des remises : varie selon nos fournisseurs

- PFSO (Plate Forme Sud Ouest Biocoop): 75% des produits de BioComminges en sont issus, comprenant des produits alimentaires, des alcools, des lessiviels, de la cosmétique et des produits d’hygiène, des boissons végétales et animales, de l’alimentation animale. Nous bénéficions systématiquement d’une remise de 4.5% que nous appliquons en intégralité.
Sur l’ultra Frais, nous bénéficions d’une remise de 4.5%, appliquée en intégralité ;
Sur le surgelé, d’une remise de 4.5%, appliquée également.
Quant aux fruits et légumes PFSO, les remises octroyées sont fonction du volume commandé ou d’opérations dites « commerciales » sur certains légumes ou fruits. Nous appliquons systématiquement les remises quantitatives.
- Fournisseurs locaux en direct : ne pratiquent pas ou très peu de remise. Nos marges sont plus faibles sur leurs produits.
- Autres grossistes ou fournisseurs : ils sont relativement nombreux et appliquent ou non des remises. Quelques exemples à vous donner : SARL Jean Hervé, pratique de 6 à 11% de remise selon le poids de la commande et la remise est appliquée en magasin ; Celnat, fournisseur historique, nous fait 10% à 12% que nous appliquons ; Les Jardins de Gaïa nous font profiter d’une remise de 5% que nous n’appliquons pas pour cause de forte immobilisation de stock de ces produits ; Priméal et Moulin des Moines font ponctuellement des opérations commerciales que nous répercutons en magasin ; Adom, fournisseur historique de BioComminges en Papeterie, nous octroie 15% que nous appliquons, Nous répercutons la remise de 10% sur les chocolats Dardenne, de même pour Pural avec 3%…..

Biocomminges : notre politique de prix en fonction de notre marge commerciale :

  
   La marge sur les produits que vous achetez est fonction de la marge commerciale optimale annuelle que
nous établissons pour que nous puissions continuer d’exister et de fonctionner. Nous la fixons annuellement à 31.54%. Quels éléments la déterminent ?:
- Les charges externes (166 282 € soit 8.3% du Chiffre d’Affaire (CA)) : électricité (Enercoop, fournisseur d’énergies renouvelables), matériel, location immobilière (nous ne sommes pas propriétaire des murs, coût à l’année 33 286 € soit 1.66% du CA), maintenance matériel, assurances, déplacements salariés, téléphone, frais services bancaires (dont frais cartes bancaires pour 8133 €)…
- Les impôts (0.01% du CA)
- Salaires + charges (18.04% du CA)
- Dotation aux amortissements  (2.1 % du CA)
- Frais financiers (dont les intérêts d’emprunts que nous avons contractés notamment pour notre
installation dans ces murs en 2007 : 0.52% du CA).
     Cette marge commerciale n’est pas surévaluée : d’une part, si l’on déduit les pertes (casse et produits périmés) que nous pouvons réduire mais pas empêcher, notamment en fruits et légumes ou en Ultra Frais, et le % de vol dont nous sommes victime, nous obtenons une marge comptable de 28.46% (la moyenne pour des structures de notre taille avoisine plutôt les 30%).
     Le taux de marge commercial optimal de 31.54% est une moyenne des différents taux de marge par rayon voire par produit. En effet, nous n’appliquons pas systématiquement ce taux de marge à tous les rayons mais travaillons en « péréquation de marge », c'est-à-dire que chaque rayon a un taux de marge spécifique et que l’ensemble des ventes doit nous donner le taux de 31.54%. Pourquoi ? Parce que nous avons des secteurs dont la marge s’avère nettement inférieure aux 31,54% sus nommés et que, par conséquent, d’autres secteurs compensent. Nous appliquons également une péréquation de marge au sein des rayons où certains produits équilibrent la marge d’autres.

Notre politique de prix : le taux de marge par rayon :

   
  La péréquation de marge implique de distinguer les produits Biocomminges par secteur/rayon. Ces taux de marge par rayon sont fixes mais ne sont pas inchangeables ni inchangés : en 2010, nous avions convenu d’une baisse des prix des Fruits & Légumes (donc baisse de marge), baisse absorbée par l’augmentation du taux de marge des rayons Bien Être, Hygiène de la Personne, Compléments Alimentaires et Beauté Visage et Corps. Nous avons considéré les Fruits et Légumes comme de première nécessité, d’où notre volonté de baisse de marge dans ce secteur (elle était à 34%, chiffre qui s’explique par des pertes conséquentes). Nous devions néanmoins retrouver notre marge ailleurs.
     Cela dit, même dans ces rayons en hausse les marges ne sont pas identiques : des produits comme des savons, des shampoings, du dentifrice ont souvent des marges plus faibles que d’autres éléments compensent.
     Même remarque pour le secteur Fruits et Légumes où beaucoup de références affichent une marge en dessous de la moyenne (pour ne citer que les haricots verts, les cerises, abricots, navet botte…) alors que d’autres nous permettent de remettre la marge à niveau (notamment la banane - produit exotique et lointain -  sauf quand elle est récoltée en Espagne où nous margeons moins. Cela dit, la banane vendue depuis mars 2013 en Bio Je Peux, n’apparaît plus comptablement dans le secteur F&L mais dans celui BJP et ne permet plus de rattraper la marge).
     Dans tous les cas, notre but reste et restera de coller au plus près des marges de référence et non de s’en éloigner. Se positionner plus bas mettrait BioComminges en péril, se positionner plus haut signifierait que nous sommes trop cher, réalité que nous ne désirons pas. Nous voulons pratiquer un commerce honnête avec des prix justes.

Taux de marge /Rayons:

25% Bio Je Peux, Boulangerie.
28% Jardinerie, Beurre- œufs - fromage, boucherie libre service (LS) service arrière (SA), charcuterie LS et SA, crémerie, fromage et produits laitiers SA, lait -boisson végétale- jus LS, produits de la mer LS et SA, traiteur LS et SA. 
30% Produits de Noël, Boissons Animales – Végétales – Eau, Fruits & Légumes.
31% Produits de Pâques, Epicerie SA, Librairie, Vrac fruits secs – salé – sucré.
32% Biscuits, Boissons chaudes , Céréales Petit Déjeuner, Confiseries – Barres – Chocolat.
33% Assaisonnement – Aide Culinaire, Enfant (salé, sucré), Produits sans Gluten.
34% Amuses Gueule, Apéritifs et Digestifs, Surgelé,  Biscottes, Boissons Gazeuses Alcoolisées, Conserves de Fruits – Pâtes à Tartiner, Conserve – potage, Farines et sucres, Fruits secs conditionnés, Pâtes – Riz – Légumineuses – Purée, Vins, Jus – Boissons Sucrées.
35% Papeterie
36% Hygiène de la personne, Enfant
37% Entretien Maison
38% Produits pour animaux
40% Beauté Visage et  Corps, Compléments alimentaires LS, Equipement Maison, Textile et autres.
42% Bien être

Les salaires

 
   Quitte à être transparent, nous allons maintenant aborder le sujet des salaires et vous démontrer que nous ne profitons pas de la conjoncture favorable au commerce de l’alimentation biologique et que nos salaires n’impactent pas démesurément les prix de vos courses (pour rappel, les salaires + charges correspondent à
18.04% de nos charges externes, soit 3 points de plus qu’en 2010 liés  à des congés maladie de longue durée de deux employés). Certains bruits courent à ce sujet et nous tenons à prouver le contraire.
Actuellement, 9 « employés magasin » vous servent, vous renseignent, assurent les commandes et l’achalandage des rayons ainsi que le nettoyage des locaux. Une comptable et un gérant complètent l’équipe. Les salaires sont valorisés chaque année en fonction de la convention collective, de l’ancienneté et donc de l’expérience, du niveau de formation, des responsabilités de poste. Considérant ces critères, les salaires s’étalent à ce jour de 9,81 € (pour les employés non coopérateurs en CDD) net à 12.98 € net de l’heure. Le poste de gérant est valorisé à 18€48 net de l’heure, sachant qu’il est le plus ancien de l’équipe (fondateur de BioComminges en 1992), soumis à de fortes responsabilités y compris pénales et financières, et que sa fonction implique une présence qui va souvent au-delà des 35 heures hebdomadaires légales (participation aux réunions régionales et nationales, nécessité de rester joignable en cas de problème). Par ailleurs, il maîtrise tous les rouages du magasin.
Précisons que nous sommes établis en SCOP (Société Coopérative de Participation) et que collectivement nous validons cette grille salariale que nous ne jugeons pas abusive, loin s’en faut.


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