Fruits et Légumes : Biocomminges ne commandera plus de légumes ratatouilles (hors courgette) de pré-saison en provenance d’Espagne et d’Italie :
À partir du 01/05/2013
A Biocomminges, nous avons décidé à l’unanimité des sociétaires de la SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) de ne pas commercialiser les légumes ratatouilles d’importation, pas même de Sicile. A la lecture des visites des salariés Biocoop sur place, nous estimons insatisfaisantes la qualité agrobiologique des exploitations italiennes et espagnoles ainsi que le niveau social de la main d’œuvre de ces grandes fermes. En conséquence, chers consom’acteurs, il faudra attendre le début de la saison française pour trouver ces produits dans nos rayons. Nous espérons toute votre compréhension à cet égard.
En préambule, sachez qu’il y a à peine dix ans Biocoop commercialisait les fruits et légumes de toutes saisons toute l’année. Un calendrier de saisonnalité fut mis en place aux alentours de 2003 (lire par ailleurs le Biocomminges hors série « Biocoop - Biocomminges: une longue histoire commune, partie 2 »).
Néanmoins, cette nouvelle saisonnalité n’en était pas vraiment une « à la française » et incluait des légumes qui ne pouvaient être produits en France en début de saison : d’où le choix de continuer de travailler avec les gros bassins italiens et espagnols. Le choix de Biocoop pouvait se résumer à ceci : ne pas commercialiser à tout va et trop en décalage de la réalité française (tout en sachant que le décalage de précocité maraîchère oscille entre deux et trois semaines entre le Nord et le Sud de l’hexagone) mais, en début de printemps, agrémenter les rayons des magasins avec des produits qui marquent la fin de l’hiver, complètent des rayons pauvres en variétés tout en valorisant une bio extra hexagonale mais frontalière.
Application de la saisonnalité et autres critères de sélection des fruits et légumes chez Biocoop (tirée du Cahier des Charges Biocoop) :
Tous produits:
• Pas de fruits et légumes transportés par avion
• Pas de produits lointains en dehors des fruits exotiques de la zone tropicale
(bananes, ananas, mangue notamment)
• Pas de produits de la zone de production « mer de plastique » dans le sud de la
Province d’Almeria en Espagne, à cause des pratiques sociales et d’un mode de
production bio non durable
Courgettes et concombres:
° Distribution de produits hors France à partir de fin mars / avril à novembre/
° Début décembre-> Arrêt de la commercialisation de décembre à mars de produits issus de l’importation (produits régionaux possibles si disponibles en fin et début de saison)
Tomates, poivrons, aubergines:
°Distribution de produits hors France à partir de fin avril / début mai à novembre/
°Début décembre -> Arrêt de la commercialisation de décembre à avril de produits Issus de l’importation (produits régionaux possibles si disponibles en fin et début de saison)
Haricots verts:
° Arrêt de la commercialisation de produits issus de l’importation à partir de mi-décembre
Cette souplesse de début et de fin de saison est appréciée en fonction des années et de la météo. Une idée de repère pour le début des tomates, aubergines et poivrons pourrait être l’arrivée des courgettes dans le sud de la France.
Visite en Espagne et en Sicile:
L’automne dernier, la commission Fruits & Légumes Biocoop missionnait Guillaume Métais (membre de la commission Fruits et Légumes), Serge Le Heurte (responsable filière végétale) et David Siffert (responsable F&L sur la plate-forme Sud-Ouest) pour trouver des légumes dits « ratatouille » (hors courgette mais avec concombre) en approvisionnement direct producteurs, le postulat étant préalablement défini :
- Ne pas court-circuiter les sources d’approvisionnement de notre intermédiaire historique des produits espagnols Alterbio.
- Pouvoir être défendu avec fierté pour la qualité bio, environnementale et sociale de la démarche.
- Ne pas provenir de la zone de production « mer de plastique » dans le sud de la province d’Alméria en Espagne.
- Répondre aux critères de saisonnalité définis par Biocoop.
Après deux voyages, il a fallu se rendre à l’évidence : ça n’existe pas ! Ni en dehors des producteurs distribués par Alterbio, ni chez les producteurs distribués par Alterbio.
Dans cette zone –le Sud de la province d’Alméria, mais aussi les provinces voisines- se pratique une bio qui ne correspond pas aux critères et valeurs de Biocoop : rotations des cultures simplifiées, quand elles existent, fertirrigation (nutrition des plantes par voie liquide) à la limite de ce qui est autorisé par le cahier des charges de l’agriculture biologique, tout cela dans des sols de type gravier ou sable sans réelle utilisation de matière organique, forage d’eau très profond et approche sociale non satisfaisante. La production de tomates étant concentrée dans cette zone et étant à la limite une culture pouvant être considérée comme hors sol, il ne restait alors que trois solutions :
- Suspendre toute importation de tomate, aubergine, poivron et concombre et se contenter de la stricte saisonnalité hexagonale. Certes, cette solution aurait été la plus cohérente mais la commission fruits et légumes l’a jugée incompatible avec la réalité économique du marché.
- Faire cultiver nos produits « ratatouille » dans une autre région de l’Espagne avec des conditions posées par Biocoop. Cela sera le cas pour quelques tomates au printemps 2013, mais cela pose d’autres problèmes, celui de faire coller la production à notre saisonnalité, celui d’un coût de production qui risque d’être en décalage avec la production industrialisée de la région d’Almeria, l’interdépendance entre Biocoop et le producteur concerné. Sans compter les problèmes qui risquent de se poser à mesure que l’expérimentation évoluera dans le temps.
- Rapatrier les volumes de tomate, aubergine, poivron et concombre sur le bassin italien, la Sicile en l’occurrence.
Ne pouvant se contenter de la présomption d’innocence pour le bassin italien, l’équipe Biocoop a rendu visites aux fournisseurs Biocoop de Sicile, qui pour certains, travaillent avec nous depuis une dizaine d’années. La situation est sensiblement différente, les fruits poussent dans la terre, la fertilisation organique y est bien présente et l’évocation de la pratique des engrais verts ne provoque pas un regard interrogateur de la part des producteurs qui savent très bien de quoi il s’agit et la pratiquent de manière cohérente. Ils ont même rencontré des cas pratiques de cultures associées : choux raves/tomates ou haricots verts/tomates. Certes la situation n’y est pas rêvée – ce sont de grandes exploitations - mais la commission a pu sélectionner un certain nombre de structures pour la qualité de leur travail et la traçabilité de leur production.
Extrait du compte rendu de la Commission fruits et Légumes du 26 mars 2013 :
« En 2011, Biocoop a entamé la recherche de producteurs ou groupements en Espagne pour des achats en relation directe. La commission Fruits et Légumes a validé au fur et à mesure, des producteurs de brocoli, artichaut, fenouil, melon, courgette et d’agrumes (Les magasins ont vu ces produits sur les mercuriales depuis Février 2012). Mais les tomates manquent à l’appel. La commission de novembre avait demandé un état des lieux sur toutes les tomates possibles en Espagne et une comparaison avec la production en Sicile, ce qui a été réalisé à travers deux semaines de visites en Espagne et une semaine de visites en Sicile.
Plusieurs visites, y compris avec ALTERBIO, notre partenaire historique pour les produits d’Espagne, ont
renforcé notre inquiétude : la production de tomates en Espagne a complètement dérivé ces dernières années, principalement à la demande des GMS d’Europe qui sont passées d’une demande de produits « sans résidus » (traitements chimiques qui ne laissent pas de trace) à une demande « bio » très standardisée et à bas prix (ndBiocomminges : la faute en est au nouveau Cahier des Charges AB européen de 2009 qui autorise ce genres de dérives que n’accepte pas Biocoop).
Nous sommes dans l’interrogation sur la validité de la certification bio de ces produits : le règlement bio précise pourtant « Les plantes doivent être essentiellement nourries par l'écosystème du sol. C'est pourquoi il convient de ne pas autoriser la culture hydroponique, qui consiste à faire pousser les végétaux sur un substrat inerte et à les nourrir à l'aide de minéraux et d'éléments nutritifs solubles ».
Résultats : la production s’est concentrée sur l’Andalousie avec un système proche de la mono culture, dans des sols peu fertiles, qui nécessitent des apports d’engrais organiques liquides en continue pour avoir une production abondante et standardisé.
En conséquence, la Commission Fruits & Légumes vote :
- Aucun achat de tomate, poivron, aubergine et concombre en provenance d’Andalousie pour le printemps 2013. Cette région sud de l’Espagne concentrant la totalité de la production, cela signifie plus de tomate d’Espagne …. sauf : Biocoop a demandé à un producteur de la région de Murcia, qui nous livre déjà des brocolis, du fenouil, de l’artichaut, des courgettes, ... de planter quelques plants de tomates. Nous aurons donc 3 à 5 tonnes de tomates d’Espagne a partir de fin avril contre 70 tonnes achetés en 2012.
- Les approvisionnements de tomate, poivron, aubergine et concombre pour le printemps 2013, se feront en provenance de Sicile en attendant la tomate du sud de la France en juin, puis des autres régions. La visite de 7 producteurs en Sicile en mars 2013 (des fournisseurs et des non fournisseurs, mais tous bio) a confirmé que les tomates, poivrons, aubergines biologiques poussent dans des sols profonds et fertiles, que les rotations sont plus longues. Par contre il y a également utilisation de fertilisants organiques dans l’irrigation, en complément du compost. Sans que cela soit un modèle idéal d’agriculture paysanne, (des agriculteurs qui cultivent quelques hectares, côtoient des fermes de 40 ha de serres), le système de production de tomates bio en Sicile est plus durable.
- La Commission n’a pas retenu l’hypothèse de ne plus acheter de tomates d’importation pour se limiter à la seule saison française (mi juin à fin octobre) car cela ferait trop court. »
Biocoop conforte les décisions de la commission Fruits et Légumes :
A Biocoop, jusqu’à preuve du contraire, les tomates, aubergines, poivrons et concombres du printemps 2013 parleront donc italien puis français. En attendant la saison française, Biocoop ne travaillera sur ces produits que sur le bassin sicilien, le seul capable d’offrir une qualité biologique conforme à notre éthique.
La position de Biocomminges :
Vu la situation concurrentielle qui touche la majorité des biocoops, notamment dans les grandes agglomérations, Biocoomminges approuve la décision de la commission Fruits & Légumes de poursuivre les importations de légumes ratatouilles (hors courgette, qui est un légume de plein champ et dont la production ne pose pas les mêmes problèmes) en les basculant exclusivement sur le bassin de la région de Sicile. L’arrêt brutal de ces produits mettrait vraisemblablement plusieurs magasins dans un embarras financier.
Par contre, il convient de prendre une décision politique à l’échelle nationale et avec l’ensemble des acteurs du réseau (c'est-à-dire les magasins et pas les seuls Commission Fruits & Légumes et Conseil d’Administration) concernant l’avenir des légumes ratatouilles (hors courgette) d’importation siciliens. Sans doute cela sera abordé au cours des prochaines réunions régionales et nationales (pour mieux comprendre l’organigramme politique Biocoop, lire le hors série « Biocoop-Biocomminges : une longue histoire commune partie 2 »).
Pour l’heure à Biocomminges, nous avons décidé à l’unanimité des sociétaires de la SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) de ne pas commercialiser les légumes ratatouilles d’importation, pas même de Sicile. A la lecture des visites des salariés Biocoop sur place, nous estimons insatisfaisantes la qualité agrobiologique des exploitations italiennes ainsi que le niveau social de la main d’œuvre de ces grandes fermes. En conséquence, chers consom’acteurs, il faudra attendre le début de la saison française pour trouver ces produits dans nos rayons. Nous espérons toute votre compréhension à cet égard.
Nous tenons à préciser que les autres fruits et légumes espagnols et italiens que ceux nommés dans ce Biocomminges Infos Hebdo ne sont pas concernés par les problèmes que nous venons de citer. Heureusement, beaucoup de maraîchers et arboriculteurs latins travaillent très bien.
Sachez que nous faisons tout notre possible pour ne pas vous duper et pour vous proposer les meilleurs produits biologiques. Avant toute chose, nous favorisons l’honnêteté, la confiance, la transparence, la biodiversité, l’agriculture biopaysanne, la solidarité et l’équité avant toute forme de commerce. C’est dans cet état d’esprit que nous avions convenu de ne plus commercialiser les fruits exotiques (mangues d’Equateur, ananas, avocats du Pérou, gingembre, noix de coco) non équitables.
Néanmoins, cette nouvelle saisonnalité n’en était pas vraiment une « à la française » et incluait des légumes qui ne pouvaient être produits en France en début de saison : d’où le choix de continuer de travailler avec les gros bassins italiens et espagnols. Le choix de Biocoop pouvait se résumer à ceci : ne pas commercialiser à tout va et trop en décalage de la réalité française (tout en sachant que le décalage de précocité maraîchère oscille entre deux et trois semaines entre le Nord et le Sud de l’hexagone) mais, en début de printemps, agrémenter les rayons des magasins avec des produits qui marquent la fin de l’hiver, complètent des rayons pauvres en variétés tout en valorisant une bio extra hexagonale mais frontalière.
Application de la saisonnalité et autres critères de sélection des fruits et légumes chez Biocoop (tirée du Cahier des Charges Biocoop) :
Tous produits:
• Pas de fruits et légumes transportés par avion
• Pas de produits lointains en dehors des fruits exotiques de la zone tropicale
(bananes, ananas, mangue notamment)
• Pas de produits de la zone de production « mer de plastique » dans le sud de la
Province d’Almeria en Espagne, à cause des pratiques sociales et d’un mode de
production bio non durable
Courgettes et concombres:
° Distribution de produits hors France à partir de fin mars / avril à novembre/
° Début décembre-> Arrêt de la commercialisation de décembre à mars de produits issus de l’importation (produits régionaux possibles si disponibles en fin et début de saison)
Tomates, poivrons, aubergines:
°Distribution de produits hors France à partir de fin avril / début mai à novembre/
°Début décembre -> Arrêt de la commercialisation de décembre à avril de produits Issus de l’importation (produits régionaux possibles si disponibles en fin et début de saison)
Haricots verts:
° Arrêt de la commercialisation de produits issus de l’importation à partir de mi-décembre
Cette souplesse de début et de fin de saison est appréciée en fonction des années et de la météo. Une idée de repère pour le début des tomates, aubergines et poivrons pourrait être l’arrivée des courgettes dans le sud de la France.
Visite en Espagne et en Sicile:
L’automne dernier, la commission Fruits & Légumes Biocoop missionnait Guillaume Métais (membre de la commission Fruits et Légumes), Serge Le Heurte (responsable filière végétale) et David Siffert (responsable F&L sur la plate-forme Sud-Ouest) pour trouver des légumes dits « ratatouille » (hors courgette mais avec concombre) en approvisionnement direct producteurs, le postulat étant préalablement défini :
- Ne pas court-circuiter les sources d’approvisionnement de notre intermédiaire historique des produits espagnols Alterbio.
- Pouvoir être défendu avec fierté pour la qualité bio, environnementale et sociale de la démarche.
- Ne pas provenir de la zone de production « mer de plastique » dans le sud de la province d’Alméria en Espagne.
- Répondre aux critères de saisonnalité définis par Biocoop.
Après deux voyages, il a fallu se rendre à l’évidence : ça n’existe pas ! Ni en dehors des producteurs distribués par Alterbio, ni chez les producteurs distribués par Alterbio.
Dans cette zone –le Sud de la province d’Alméria, mais aussi les provinces voisines- se pratique une bio qui ne correspond pas aux critères et valeurs de Biocoop : rotations des cultures simplifiées, quand elles existent, fertirrigation (nutrition des plantes par voie liquide) à la limite de ce qui est autorisé par le cahier des charges de l’agriculture biologique, tout cela dans des sols de type gravier ou sable sans réelle utilisation de matière organique, forage d’eau très profond et approche sociale non satisfaisante. La production de tomates étant concentrée dans cette zone et étant à la limite une culture pouvant être considérée comme hors sol, il ne restait alors que trois solutions :
- Suspendre toute importation de tomate, aubergine, poivron et concombre et se contenter de la stricte saisonnalité hexagonale. Certes, cette solution aurait été la plus cohérente mais la commission fruits et légumes l’a jugée incompatible avec la réalité économique du marché.
- Faire cultiver nos produits « ratatouille » dans une autre région de l’Espagne avec des conditions posées par Biocoop. Cela sera le cas pour quelques tomates au printemps 2013, mais cela pose d’autres problèmes, celui de faire coller la production à notre saisonnalité, celui d’un coût de production qui risque d’être en décalage avec la production industrialisée de la région d’Almeria, l’interdépendance entre Biocoop et le producteur concerné. Sans compter les problèmes qui risquent de se poser à mesure que l’expérimentation évoluera dans le temps.
- Rapatrier les volumes de tomate, aubergine, poivron et concombre sur le bassin italien, la Sicile en l’occurrence.
Ne pouvant se contenter de la présomption d’innocence pour le bassin italien, l’équipe Biocoop a rendu visites aux fournisseurs Biocoop de Sicile, qui pour certains, travaillent avec nous depuis une dizaine d’années. La situation est sensiblement différente, les fruits poussent dans la terre, la fertilisation organique y est bien présente et l’évocation de la pratique des engrais verts ne provoque pas un regard interrogateur de la part des producteurs qui savent très bien de quoi il s’agit et la pratiquent de manière cohérente. Ils ont même rencontré des cas pratiques de cultures associées : choux raves/tomates ou haricots verts/tomates. Certes la situation n’y est pas rêvée – ce sont de grandes exploitations - mais la commission a pu sélectionner un certain nombre de structures pour la qualité de leur travail et la traçabilité de leur production.
Extrait du compte rendu de la Commission fruits et Légumes du 26 mars 2013 :
« En 2011, Biocoop a entamé la recherche de producteurs ou groupements en Espagne pour des achats en relation directe. La commission Fruits et Légumes a validé au fur et à mesure, des producteurs de brocoli, artichaut, fenouil, melon, courgette et d’agrumes (Les magasins ont vu ces produits sur les mercuriales depuis Février 2012). Mais les tomates manquent à l’appel. La commission de novembre avait demandé un état des lieux sur toutes les tomates possibles en Espagne et une comparaison avec la production en Sicile, ce qui a été réalisé à travers deux semaines de visites en Espagne et une semaine de visites en Sicile.
Plusieurs visites, y compris avec ALTERBIO, notre partenaire historique pour les produits d’Espagne, ont
renforcé notre inquiétude : la production de tomates en Espagne a complètement dérivé ces dernières années, principalement à la demande des GMS d’Europe qui sont passées d’une demande de produits « sans résidus » (traitements chimiques qui ne laissent pas de trace) à une demande « bio » très standardisée et à bas prix (ndBiocomminges : la faute en est au nouveau Cahier des Charges AB européen de 2009 qui autorise ce genres de dérives que n’accepte pas Biocoop).
Nous sommes dans l’interrogation sur la validité de la certification bio de ces produits : le règlement bio précise pourtant « Les plantes doivent être essentiellement nourries par l'écosystème du sol. C'est pourquoi il convient de ne pas autoriser la culture hydroponique, qui consiste à faire pousser les végétaux sur un substrat inerte et à les nourrir à l'aide de minéraux et d'éléments nutritifs solubles ».
Résultats : la production s’est concentrée sur l’Andalousie avec un système proche de la mono culture, dans des sols peu fertiles, qui nécessitent des apports d’engrais organiques liquides en continue pour avoir une production abondante et standardisé.
En conséquence, la Commission Fruits & Légumes vote :
- Aucun achat de tomate, poivron, aubergine et concombre en provenance d’Andalousie pour le printemps 2013. Cette région sud de l’Espagne concentrant la totalité de la production, cela signifie plus de tomate d’Espagne …. sauf : Biocoop a demandé à un producteur de la région de Murcia, qui nous livre déjà des brocolis, du fenouil, de l’artichaut, des courgettes, ... de planter quelques plants de tomates. Nous aurons donc 3 à 5 tonnes de tomates d’Espagne a partir de fin avril contre 70 tonnes achetés en 2012.
- Les approvisionnements de tomate, poivron, aubergine et concombre pour le printemps 2013, se feront en provenance de Sicile en attendant la tomate du sud de la France en juin, puis des autres régions. La visite de 7 producteurs en Sicile en mars 2013 (des fournisseurs et des non fournisseurs, mais tous bio) a confirmé que les tomates, poivrons, aubergines biologiques poussent dans des sols profonds et fertiles, que les rotations sont plus longues. Par contre il y a également utilisation de fertilisants organiques dans l’irrigation, en complément du compost. Sans que cela soit un modèle idéal d’agriculture paysanne, (des agriculteurs qui cultivent quelques hectares, côtoient des fermes de 40 ha de serres), le système de production de tomates bio en Sicile est plus durable.
- La Commission n’a pas retenu l’hypothèse de ne plus acheter de tomates d’importation pour se limiter à la seule saison française (mi juin à fin octobre) car cela ferait trop court. »
Biocoop conforte les décisions de la commission Fruits et Légumes :
A Biocoop, jusqu’à preuve du contraire, les tomates, aubergines, poivrons et concombres du printemps 2013 parleront donc italien puis français. En attendant la saison française, Biocoop ne travaillera sur ces produits que sur le bassin sicilien, le seul capable d’offrir une qualité biologique conforme à notre éthique.
La position de Biocomminges :
Vu la situation concurrentielle qui touche la majorité des biocoops, notamment dans les grandes agglomérations, Biocoomminges approuve la décision de la commission Fruits & Légumes de poursuivre les importations de légumes ratatouilles (hors courgette, qui est un légume de plein champ et dont la production ne pose pas les mêmes problèmes) en les basculant exclusivement sur le bassin de la région de Sicile. L’arrêt brutal de ces produits mettrait vraisemblablement plusieurs magasins dans un embarras financier.
Par contre, il convient de prendre une décision politique à l’échelle nationale et avec l’ensemble des acteurs du réseau (c'est-à-dire les magasins et pas les seuls Commission Fruits & Légumes et Conseil d’Administration) concernant l’avenir des légumes ratatouilles (hors courgette) d’importation siciliens. Sans doute cela sera abordé au cours des prochaines réunions régionales et nationales (pour mieux comprendre l’organigramme politique Biocoop, lire le hors série « Biocoop-Biocomminges : une longue histoire commune partie 2 »).
Pour l’heure à Biocomminges, nous avons décidé à l’unanimité des sociétaires de la SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) de ne pas commercialiser les légumes ratatouilles d’importation, pas même de Sicile. A la lecture des visites des salariés Biocoop sur place, nous estimons insatisfaisantes la qualité agrobiologique des exploitations italiennes ainsi que le niveau social de la main d’œuvre de ces grandes fermes. En conséquence, chers consom’acteurs, il faudra attendre le début de la saison française pour trouver ces produits dans nos rayons. Nous espérons toute votre compréhension à cet égard.
Nous tenons à préciser que les autres fruits et légumes espagnols et italiens que ceux nommés dans ce Biocomminges Infos Hebdo ne sont pas concernés par les problèmes que nous venons de citer. Heureusement, beaucoup de maraîchers et arboriculteurs latins travaillent très bien.
Sachez que nous faisons tout notre possible pour ne pas vous duper et pour vous proposer les meilleurs produits biologiques. Avant toute chose, nous favorisons l’honnêteté, la confiance, la transparence, la biodiversité, l’agriculture biopaysanne, la solidarité et l’équité avant toute forme de commerce. C’est dans cet état d’esprit que nous avions convenu de ne plus commercialiser les fruits exotiques (mangues d’Equateur, ananas, avocats du Pérou, gingembre, noix de coco) non équitables.